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Cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois

Dernière mise à jour : 10 nov. 2019

Un accueil mémorable au cimetière, avec l'Amicale des Anciens Légionnaires de Paris qui a accepté de piloter la cérémonie militaire, avec les porte drapeaux et Mme Tatiana CHOMCHEFF, Présidente en exercice du Comité pour l'entretien des sépultures orthodoxes russes du cimetière.


La sépulture de la comtesse de LUART se trouve face à l'entrée du cimetière, elle est la marraine de la Légion étrangère. Leïla Hagondokoff, de son vrai nom, est issue d'une famille princière du Caucase, son père, le général Hagondokoff est gouverneur militaire et commandant en chef des forces impériales en Extrême-Orient, Ataman des Cosaques du fleuve Amour. Leïla Hagondokoff porte les titres de Commandeur de la Légion d'honneur et de Grand officier de l'ordre national du Mérite.


Un vibrant hommage est rendu au général PECHKOFF de la Légion et au caporal-chef TROLLIER, mécanicien du Normandie Niemen.


Zinovi Alekseïevitch PECHKOFF, fils adoptif de GORKI et frère aîné du révolutionnaire et homme politique russe Iakov SVERDLOV, est en 1914 un EVDG, un Engagé Volontaire pour la Durée de la Guerre, engagé au poste de recrutement de Nice de la Légion étrangère. Il finira sa brillante carrière militaire en général de corps d'armée et diplomate français d'origine russe, élevé à la dignité de grand croix de la Légion d'honneur, remise par le président Vincent Auriol le 14 octobre 1952, distinction qui touche au plus profond de lui-même le jeune voyou de Nijni Novgorod.


Sentant venir sa dernière heure, il demande que l'on fasse venir le prince Nicolas OBOLENSKI II, membre du clergé orthodoxe de Paris qui recueille ses dernières volontés : « Il me faudra autour de mon cercueil autant de légionnaires que possible. Sur mon cercueil il me faut un képi blanc » et lui ferme les yeux après s'être éteint le lundi 27 novembre 1966 à 14h.


Le lendemain matin, le commandant Vercruysse commandant le détachement de la Légion étrangère de Paris, reçoit un appel téléphonique du Palais de l'Elysée qui lui demande d'envoyer un officier à l'Hôpital américain de Neuilly où le général Pechkoff vient de décéder. Le capitaine Jauffret, son adjoint se rend immédiatement dans la chambre où repose le corps déjà vêtu de son uniforme. Constatant que le général porte une cravate noire, il ôte sa cravate verte (cravate des légionnaires) et remplace celle du défunt puis organise la veillée mortuaire et prépare la cérémonie des obsèques.


Le 30 novembre, jour de l'enterrement, deux membres du gouvernement conduisent le deuil : M. Couve de Murville, ministre des Affaires Etrangères et M. Christian Fouchet, ministre de l'Education Nationale. Après la cérémonie religieuse en la Cathédrale russe de la rue Daru, quatre officiers supérieurs de la Légion Etrangère l'accompagnent jusqu'à sa dernière demeure : le Général Andolenko, le Colonel Vadot, le Colonel Chenel et le Colonel Lenoir, six légionnaires, entourés des drapeaux des sociétés d'anciens de la Légion Etrangère, portent le corps qui est inhumé dans le carré légionnaire du cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois. Sur la pierre tombale, oubliés les honneurs, son grade de général, la dignité d'ambassadeur de France, seule demeure l'inscription de sa dernière volonté :

« Ci-gît, légionnaire Zinovi Pechkoff »


Le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois est encore aujourd’hui la plus grande nécropole russe à l’étranger. A côté de l’église orthodoxe de la Dormition de la Mère de Dieu jouxtant le cimetière, reposent quelque douze mille personnes d’origine russe dont un nombre impressionnant de personnages célèbres – des écrivains, des artistes, des aristocrates etc.

Patrimoine commun de la France et de la Russie, cette nécropole constitue un lieu de rapprochement mais aussi un espace de confrontation idéologique. Les visites au cimetière du président Poutine, en 2000, et du feu patriarche Alexis II, en 2007, témoignent de l’importance des enjeux symboliques liés à ce lieu de mémoire unique.

 

Eloge funèbre du CCH Raymond TROLLIET (de la biographie d'Yves DONJON).


Raymond TROLLIET est né le 6 avril 1923 à Damas (Syrie). D'un père Français et d'une mère Libanaise, il habite Damas où il est étudiant. Le 8 janvier 1941, en compagnie d'un camarade, il essaie de franchir clandestinement la frontière de Palestine. S'étant fait arrêter, il se retrouve incarcéré à la prison des Sables à Beyrouth. L'armistice étant signé à Saint-Jean-d'Acre le 14 juillet, il recouvre la liberté.


Le 8 août 1941, il s'engage dans les FFL et est affecté à l'état-major du général COLLET. Ce dernier s'est rendu célèbre en ralliant les FFL en Palestine le 21 mai 1941, avec 23 officiers, 30 sous-officiers et 400 Tcherkesses (cavaliers Caucasiens). Ce n'est que le 25 février 1942 que Raymond TROLLIET obtient sa mutation dans les FAFL (Mle n°31774). Il est alors affecté à la base aérienne de Damas, comme élève radio-mitrailleur.


Affecté au "Normandie" le 1er septembre 1942 et nommé caporal, il arrive à Ivanovo (Russie) le 29 novembre 1942. Il participe à la première campagne du groupe en qualité d'aide-mécanicien. Il s'occupe tout particulièrement de l'entretien de l'avion du LTN Raymond DERVILLE. Nommé caporal-chef le 14 juillet, il est muté au Moyen-Orient et est de retour à Rayak en octobre 1943.


Près d'une vingtaine d'années après la guerre, Raymond TROLLIET travaille au service de la navigation aérienne civile du gouvernement militaire français de Berlin, à la tour de contrôle de l'aéroport de Berlin-Tegel.


Le 29 avril 1963, il est victime avec sa famille d'un grave accident de voiture en Allemagne de l'Est. Les représentants des quatre puissances occupantes sont réunies pour l'enquête et l'atmosphère est tendue. Lorsque le colonel soviétique voit la vieille carte du "Normandie" au nom du caporal Trolliet, il change totalement d'attitude. Tout est mis en oeuvre pour que la famille Trolliet soit prise en charge et soignée dans les meilleures conditions. Raymond TROLLIET lui-même, avec émotion, tirera de cet événement la morale suivante : "Les autorités et l'armée soviétique en Allemagne de l'Est se sont mises instantanément à la disposition d'une famille française accidentée, parce que monsieur Trolliet fut jadis un tout petit caporal au "Normandie Niemen" ...".


Raymond TROLLIET est décédé le 12 février 2002.



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